Grâce à Gabriel, j'avais pu récupérer rapidement de mes blessures. Comme je ne nécessitais plus d'être alité et pris en charge, j'avais décidé de me débrouiller seul afin de ne pas importuner ce gentil monsieur par ma simple présence. Il avait déjà tant fait pour moi! Je ne voulais pas abuser de sa gentillesse... De plus, j'avais quelque chose à accomplir. Quelque chose d'important. Il fallait que je venge Maître Ulrich et puis, je ne voulais plus que tout ça se reproduise. Je ne voulais plus voir de personnes si gentilles mourir injustement, se retrouver dans un monde sans fleurs sans le mériter. Ma vie n'avait aucune valeur à mes yeux, mais celles de ces personnes valait beaucoup. Si je pouvais mettre ma vie à leur service, alors je le ferais sans craindre de mourir. Après tout, j'avais été créé dans le but de servir les wanais. Maintenant je vivrais afin de servir cet objectif que je m'étais fixé: faire en sorte que Wan et Din soient égales.

Quand je repense à toutes ces personnes que j'ai rencontrée et qui ont souffert de cette séparation d'une manière ou d'une autre, je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine et je ne peux m'empêcher de me dire qu'il faut que je fasse quelque chose. Dame Sandra, Maître Franz, Dame Mitsuko, Dame Axelle... Et ce petit garçon dinois à la santé fragile dont m'avait un jour parler Maître Franz... Tous avaient un point commun: ils étaient victime d'une terrible injustice causée par le fossé qu'il y avait entre ces deux villes.
Dame Sandra et Maître Franz avaient perdus la vie, j'ignorais ce qu'il en était de Dame de Mitsuko et de Dame Axelle mais je ne comprenais pas pourquoi elle était à Din alors qu'elle était pourtant si gentille... On m'avait toujours dit que Din était un monde hostile où les gens méchants étaient jetés et vivaient comme des déchets. J'avais toujours craint cette ville sans fleurs où on menaçait de me jeter. Aujourd'hui encore cette ville m'effraie. Mais je sais aujourd'hui qu'il y a des personnes gentilles qui ne méritent pas d'être ici et que si certaines sont méchantes c'est parce qu'elles sont blessées et en colère.

Je voulais faire quelque chose pour changer tout ça. Pendant que j'étais en convalescence, j'avais beaucoup réfléchis et je me suis souvenu de Dame Axelle qui m'avait parler de la cause qu'elle défendait avec son groupe. Je voulais la retrouver et me joindre à elle. Je n'étais pas encore sûr de la façon dont je pourrais me rendre utile, mais je devais bien pouvoir être capable de faire quelque chose pour aider. En tout cas, je l'espérais...

J'avais décidé de me rendre dans ce que l'on appelait "La cité morte" à Din, car c'était là-bas que j'avais rencontré Dame Axelle pour la première fois, au parc hanté. Je m'étais dis qu'avec un peu de chance, je parviendrais à la retrouver. J'essayais d'interpeller les passants pour leur demander s'ils ne la connaissaient pas et s'ils savaient où je pouvais la trouver. Quelques personnes prenaient la peine de me répondre gentiment, mais majoritairement je récoltais des "dégage" ou esquivais des coups avant de m'en aller sans demander mon reste. Je commençais à désespérer de ne pas la trouver...

- Ne retrouverais-je donc jamais Dame Axelle? Soupirais-je. Au moins, j'espère qu'elle va bien... Me dis-je en essayant de ne pas imaginer qu'il ait pu lui arriver malheur.

J'avais un peu baissé les bras, il fallait l'admettre, quand la voix familière de Dame Axelle se fit entendre dans mon dos. Je me tournais en souriant. J'étais content à l'idée de ne plus avoir à la chercher, mais aussi et surtout de la savoir en vie et apparemment en forme. Elle ria doucement en disant qu'il suffisait de l'appeler pour qu'elle vienne. Je ris un peu aussi: si cela avait été aussi simple, je l'aurais retrouvé bien avant! La jeune femme reprit son sérieux et affirma qu'elle était contente de me revoir. Je ne lui cachais pas que j'étais aussi ravi de la retrouver. J'en profitais pour me lancer dans le vif du sujet afin de ne pas perdre de temps inutilement à tourner autour du pot.

- J'aimerais me joindre à votre cause, s'il vous plaît!

J'ajoutais que c'était pour cette raison que je la recherchais: afin de pouvoir me rendre utile auprès de son groupe de révolutionnaires. Je plongeais mon regard dans le sien afin qu'elle puisse y lire toute ma détermination. Cette détermination qui m'était venue au prix de la vie de personnes à qui je tenais déjà tellement malgré le court laps de temps que j'ai pu partager en leur compagnie.
J'espérais sincèrement qu'elle me prendrait au sérieux et qu'elle accepterait ma demande dans l'optique que je puisse me rendre utile et non pour me faire plaisir en me préservant de l'action. Je voulais vraiment pouvoir faire quelque chose sans tenir le rôle de figurant. Pour qu'elle le comprenne bien, j'ajoutais avec sérieux:

- Je suis prêt à combattre et même à risquer ma vie s'il le faut.

Je ne savais pas spécialement me battre mais les tours que j'avais appris au cirque - notamment le lancé de couteaux où je me débrouillais plutôt bien - pourraient très certainement être applicable dans un combat réel.

- J'ai mes raisons alors, s'il vous plaît, laissez-moi me rendre utile auprès de vous.

Je repensais à Maître Franz, à sa sœur, à Dame Mitsuko et à ce gentil médecin qui m'avaient aidés. Je voulais sincèrement que les choses changent. Je ne voulais plus voir de personnes gentilles mourir inutilement. Je ne voulais plus voir de personnes gentilles traités aussi indifféremment alors qu'elles méritaient tellement mieux! Alors si je pouvais aider, ne serait-ce qu'un tout petit peu à changer les choses pour réaliser ce souhait que j'avais silencieusement formulé au fond de moi, alors je le ferais quoiqu'il m'en coute.

Je fus soulagé lorsque j'entendis Dame Axelle dire que je pouvais me joindre à eux. Elle m'invita à aller en parler ailleurs. J'acquiesçais poliment d'un signe de tête et la suivit. Nous avons marché rapidement pendant un moment qui me parut assez long. Je n'en étais pas sûr, parce que je ne connaissais pas encore bien les lieux, mais il m'a semblé que nous avions fait un détour.

Lorsque nous sommes enfin arrivé, je me suis assis sur la chaise que me désigna Dame Axelle. Comme toujours, j'étais un peu crispé et je n'osais pas regarder autour de moi. Mais j'étais décidé à me joindre à la cause de Dame Axelle qui prit le temps de m'expliquer que c'était un combat qui durerait longtemps et demanderait beaucoup d'implication. De plus, j'aurais accès à des informations confidentielles, je compris que cela sous-entendait que je devrais pouvoir les garder pour moi. J'acquiesçais doucement. J'étais prêt à tout encaisser. Après tout, n'était-ce pas l'une de mes qualités? Sous mon apparence chétive et fragile, j'avais pourtant déjà endurer beaucoup de choses. J'étais donc plus solide qu'on pouvait l'imaginer. Ce qui me manquait à l'époque, c'était un but, une noble cause servir et honorer. Autrefois, je ne consacrais mon énergie qu'à mes maîtres. Après tout, j'avais toujours été éduqué dans cette optique, mais aujourd'hui les choses avaient changées. Les expériences que j'avais vécu et certaines personnes que j'avais rencontrés au cours de ma courte vie m'avaient permis d'apprendre déjà pas mal de chose et à me forger ma propre identité et façon de penser qu'autrefois je m'efforçais de renier.

Je fis savoir à Dame Axelle que j'étais prêt à m'investir et à passer le test qu'elle me proposait. Après tout, c'était compréhensible qu'il y ait un test, si tout le monde pouvait entrer et sortir du groupe, ce ne serait pas sérieux et cela mettrait en péril la vie des plus investi! Dame Axelle interpella une jeune femme qui passait par là. Elle me présenta, je me levais de ma chaise et m'inclinais poliment comme on me l'avait enseigné à Wan. Je fus invité à suivre la dénommée Lydia pour passer le test. J'acquiesçais doucement et suivit donc mon guide.

Arrivé dans une petite pièce exigüe, elle me fit asseoir sur une chaise bringuebalante. J'étais un peu tendu, j'espérais être à la hauteur de leurs attentes. La Dame me mit rapidement à l'aise et me posa différentes questions, elle me décrivit également des situations fictives en me demandant comment je réagirais si j'étais confronté à cela. Je répondis en toute sincérité.

- Je souhaite vraiment que Wan et Din puissent vivre en harmonie. Je trouve injuste que des personnes gentilles qui n'ont rien demander doivent souffrir de la faim, de la maladie et de la solitude à Din et qu'à Wan il faille se méfier de tout le monde, craindre Din et s'efforcer de haïr les Dinois.

Je marquais une pause avant d'ajouter timidement:

- Vous savez, j'adore les fleurs et je trouve ça triste que les Dinois ne puissent pas en profiter. Tout le monde devrait avoir le droit de contempler des fleurs sereinement... Je suis désolé, ça doit vous sembler un peu ridicule que j'évoque les fleurs de cette façon, mais pour moi c'est quelque chose d'important.

La dame qui m'interrogeait me rassura en souriant gentiment et en me disant que ce que je disais à propos des fleurs n'était pas ridicule. Cela me rassura et j'esquissais un timide sourire. Elle m'annonça qu'elle avait prit note de mes réponses et qu'à présent elle allait me poser une dernière question: pourquoi avais-je décidé de les rejoindre maintenant et pas avant.

Je baissais doucement la tête en replongeant dans mes souvenirs qui pour la plupart m'étaient douloureux. Je commençais par contextualiser pour qu'elle puisse comprendre au mieux pourquoi je n'avais pu me joindre à leur cause plus tôt. Ca risquait d'être un peu long à raconter. Mais c'était nécessaire. J'inspirais profondément avant de commencer:

- Je suis né dans les laboratoires à Wan. J'ai été vendu comme esclave à un cirque. Je n'ai jamais eu le droit de dire ou de faire quoique ce soit, simplement d'obéir aux ordres. Surtout, je ne devais pas penser par moi-même. Et ça ne me dérangeait pas. J'étais persuadé d'avoir beaucoup de chance. Mes maîtres me le rappelaient souvent en tout cas. Ils me rappelaient aussi que si je ne me comportais pas comme il le fallait, je serais envoyer à Din. On raconte beaucoup d'histoire effrayantes sur Din, alors je ne voulais surtout pas m'y retrouver. Mais un jour les choses ont changée et j'ai été envoyé dans cette ville qui m'avait si souvent terroriser de par les histoires qu'on me racontait à son sujet. Et pourtant, j'ai rencontré des personnes très gentilles à Din. Elles m'ont aidé et il y en a même une qui m'a offert un cadeau. C'était la première fois qu'on m'offrait un cadeau!

Je souris avec nostalgie en repensant à ce cadeau que j'avais égaré à cause des événements qui ont suivis.

- A Din, j'ai réussi à trouver un travail de livreur. Un jour, mon patron m'a envoyer à Wan pour que j'aille chercher des provisions parce que je connaissais les rues et les endroits de Wan. J'ai essayé de refuser parce que j'avais peur d'être punis par les Wanais, en plus j'étais vraiment persuadé d'avoir très mal agi à Wan alors je pensais avoir mérité d'être en bas même si c'était difficile à vivre. Malgré mes réticences, j'ai fini par obéir. En haut, j'ai revu quelqu'un que je connaissais, grâce à sa sœur gardienne et résistante, je suis devenu son apprenti et j'ai pu continuer à vivre à Wan. Mais Dame Sandra Ulrich a été repérée en train d'aider un Dinois et assassinée dans sa fuite. En raison de cela, c'est toute la famille Ulrich qui fut accusée de trahison et ses membres tués. J'ai dû assister à la mise à mort de mon maître avant d'être moi-même envoyé au Colysée pour amuser la galerie. Ils m'ont ensuite jeté à Din pour que j'y meure. Mais là encore, quelqu'un est venu m'aidé et m'a sauvé. Sans ce médecin, je serais certainement mort à l'heure qu'il est.

Je marquais une pause. Sans que je ne m'en rende compte, j'avais commencé à pleurer. A partir de quand mes larmes avaient-elles commencer à couler? Je n'aurais su le dire. Mais revivre tous ces événements, même en pensée m'était difficile et douloureux. Dame Sandra, Maître Ulrich... Ma vie m'importait assez peu finalement mais celle des autres m'était précieuse. Je séchais mes larmes du revers de la main avant de poursuivre.

- Avant on m'interdisait de penser et de prendre des décisions par moi-même. Alors j'obéissais. Mais je pensais quand même alors je devais refouler mes pensées, mes opinions. Après avoir été envoyé à Din, j'ai rencontré des personnes qui m'ont encouragé à penser par moi-même et à prendre des décisions. Je n'ai jamais été pour la séparation de Wan et Din. Je sais qu'il y a des gens bons dans les deux villes et que certaines ne sont pas réellement méchantes mais en souffrance. J'aimerais me rendre utile - sinon à quoi servirait que j'existe et que j'ai survécu? - et faire en sorte que les choses changent... en bien.

Je levais mes yeux humides vers mon interlocutrice puis ajoutait:

- Je suis désolé, c'était difficile de faire plus court...

J'avais fait pleurer la dame qui me faisait passer l'entretien. Je m'en excusais, quelque peu gêné de cette situation. Je n'avais pas l'habitude qu'on pleure pour moi. A ce moment là, Dame Axelle entra, lança un regard entendu à Dame Lydia et me souhaita la bienvenue, m'annonçant que je faisais désormais partie des leur. Je me levais aussitôt et m'inclinais à deux reprises face à chacune pour les remercier.

- Je ferais de mon mieux. Dis-je avec beaucoup de sérieux.

Je ne souriais pas, je n'étais pas spécialement content ou heureux d'être accepter au sein du groupe révolutionnaire parce que l'existence même de ce groupe révolutionnaire signifiait qu'il y avait des problèmes entre les deux villes et que j'aurais nettement préféré qu'il n'y en ai jamais. Cela aurait évité bien des drames.

Axelle m'expliqua que mes premières missions à remplir consisteraient à définir le poste qui sera le plus adéquat pour moi en fonction de mes compétences. Elle développa les domaines d'intervention d'Esperanza. Je l'écoutais attentivement, ponctuant parfois ses propos de quelques hochements de tête. Elle m'apprit que le groupe était content quand il avait apprit la chute du Seigneur El, mais qu'ils avaient vite désenchantés à l'apparition du Conseil des Cinq qui s'est avéré être une nouvelle menace aussi terrible que l'ancien dirigeant si pas pire! J'acquiesçais. Il est vrai que cette nouvelle a surpris tout le monde, y compris à Wan. C'était arrivé si soudainement! Il y avait encore beaucoup de partisan pro-El à Wan mais les Cinq s'efforçait de gagner la confiance du peuple, entre autres au détriment des Dinois qui étaient devenu des jouets vivants.
Pour compléter mon engagement, j'aurais un formulaire à remplir afin qu'ils puissent mieux cerner mes attentes, à quoi j'avouais timidement:

- Je... Je n'écris pas très bien.

En effet, ne pratiquant jamais cet exercice, écrire n'était pas quelque chose d'évident pour moi, cela me prenait du temps de reproduire les lettres que je savais pourtant déchiffrer.

Elle entreprit de me faire visiter le QG. Je suivis en faisant attention. J'eu un petit peu peur lorsqu'elle m'annonça qu'il y avait des pièges. A cette annonce, je me crispais un peu et m'approchais un peu plus de Dame Axelle, faisant attention à imiter ses moindres pas, faits et gestes par crainte de malencontreusement activer un de ces pièges. Heureusement, je serais former à savoir où ils se trouvent, à comment les éviter ou au contraire les activer. Même si je n'aimais pas le fait qu'il y ait des pièges, je comprenais tout à fait qu'il y en ait. Les temps étaient durs et mieux valait éviter de prendre trop de risques. Déjà, faire partie d'une telle organisation consistait en une énorme prise de risque en soi. J'étais moi-même conscient des risques que je prenais. Mais quitte à mourir autant que ce soit en servant des idéaux qui me semblaient justes plutôt qu'en étant capturer et envoyé au Colysée alors que je ne me mêle de rien.

Elle me conduisit jusqu'aux chambres. Elle en profita pour me dire que de leur côté, Esperanza envoyait aussi des patrouilles pour répliquer à celles de Wan qui capturaient les Dinois.

- C'est bien. Dis-je en le pensant sincèrement.

Je me demandais toutefois de quelle façon j'aurais pu me montrer utile? Peut-être mes compétences acquises au cirque me seraient-elles utile? Entre autre, j'avais travailler pour Maître Ulrich qui me demandait parfois de l'aider à faire sa comptabilité, je savais compter, lire et écrire (très lentement et très mal, mais quand même...). Et puis, j'ai souvent participer aux diverses tâches ménagères ou livraisons. Il y aurait donc forcément quelque chose que je puisse faire.

Dame Axelle était très gentille. Elle me rassura en me disant que je n'avais pas de souci à me faire pour mon écriture. Elle ajouta même que c'était déjà bien si j'étais capable d'écrire, que ce n'était pas le cas de tout le monde et qu'il fallait aider ceux qui ne savaient ni lire ni écrire à apprendre à le faire. Je fis oui de la tête.

- Je comprends. Dans ce cas, je ferais d'autant plus d'effort pour bien apprendre et ainsi aider ceux qui ne savent pas ou qui ont des difficultés.

Nous passâmes devant la salle à manger où quelques personnes étaient occupée à manger justement. Je les saluais timidement d'un bref signe de tête. Je ne voulais pas paraître impoli. Dame Axelle poursuivit: Esperanza fonctionnait vingt-quatre heure sur vingt-quatre, les différents membres se répartissant les tâches et se relayant. Avec la crise actuelle, ils avaient perdu beaucoup de membres. Malgré toutes ces difficultés cela n'entamait en rien leur motivation. Je ne le dis pas mais je les admirais sincèrement et espérais pouvoir me montrer à la hauteur de ces braves gens qui levèrent le bras en entendant les propose de leur leader qu'ils semblaient tous sincèrement respecter.

Une autre précision s'ajouta à tout cela: je ne disposerais pas de salaire mais en contrepartie, j'aurais un logement ainsi que de quoi manger et être soigner. Je secouais vivement la tête de droite à gauche et m'empressais de la rassurer:

- C'est déjà beaucoup et je ne m'y attendais pas! Je... Je veux simplement aider à changer les choses, je ne pensais même pas avoir droit à autant d'avantages. Je ferais de mon mieux pour ne pas vous décevoir! Quand nous nous sommes rencontré, j'étais en difficulté parce que j'étais encore incapable de me défendre, mais aujourd'hui c'est différent: j'ai décidé de ne plus me laisser faire.

J'avais hâte de lui prouver ma motivation et de lui montrer mes aptitudes. J'espérais toutefois ne pas me bercer d'illusions et ne pas me surestimer? On m'avait dit que je devais cesser de me rabaisser mais ce n'était pas évident pour moi... J'avais encore si peu confiance en moi... Mais j'étais sûr d'une chose: je ferais tout pour ne pas décevoir Dame Axelle.

Dame Axelle me montra les salles de bains communes qui disposait d'un système permettant d'avoir de l'eau chaude: un luxe à Din. Tandis que nous achevions doucement la visite, un groupe qui revenait de mission interpella Dame Axelle et s'entretenu un moment avec elle. Je restais en retrait sans prêter attention à ce qui se disait. J'avais seulement entendu quelques mots au vol, tels que rapports, discuter, mise au point... Dame Axelle reporta son attention sur moi et me fit savoir qu'elle allait devoir me laisser mais qu'elle me confiait à Morgane. La femme en question s'approcha, toute de bleu vêtu, ce qui ne passait pas inaperçu. Je la saluais poliment en m'inclinant comme il était de coutume à Wan lorsqu'on était de classe inférieure. J'avais gardé cette habitude et je n'étais pas sûr de m'en défaire un jour. Le voulais-je seulement? Quoiqu'il en soit, ce n'était pas important.

Dame Morgane m'affirma qu'elle s'occuperait bien de moi. Elle me demanda la confirmation de mon prénom mais ne me laissa pas le temps de répondre qu'elle poursuivit en me disant que je n'avais pas à m'en faire, que les informations étaient vite transmise au sein d'Esperanza.

- D'accord. Répondis-je doucement.

C'était donc pour cela qu'elle connaissait mon nom sans même que nous n'ayons été présenté! Je comprenais mieux. Je saluais timidement Dame Axelle tandis qu'elle prenait congé de moi pour s'atteler à des choses plus importantes. Je suivis Dame Morgane qui me montra où se situait la loge de Dame Axelle. J'étais autorisé à m'y rendre si j'avais des questions à lui poser ou pour toute autre chose. J'acquiesçais et remerciais Dame Morgane pour ses précieuses informations.

Dame Morgane me prit sous son aile et me présenta à quelques autres membres du groupe de rebelle. Je les saluais timidement. Bien qu'ils étaient tous très accueillants et gentils, ma timidité m'empêchait de me sentir à l'aise. Heureusement, Dame Morgane n'était pas comme moi et alimentait presqu'à elle seule la conversation. On me proposa de quoi manger, je me sentais mal à l'aise d'accepter, mais l'odeur et le fumet dégagé par le plat qu'on me tendait déjà fit gargouiller mon ventre, de sorte que je ne pus plus refuser. Quelques personnes vinrent faire ma connaissance, je n'avais pas l'habitude de tant d'attention. Même au cirque, on n'osait pas trop se parler entre créatures, de peur de fâché nos maîtres. Je n'avais donc vraiment pas l'habitude de cela, mais je ne voulais pas les décevoir, alors je fis de mon mieux pour me montrer à la hauteur de hauteur de leurs espérances en étant poli et courtois. Il y en avait d'autres qui venaient de Wan. Certains étaient des personnes de la haute caste, d'autres venaient comme moi des laboratoires... Mais tous avaient l'air de bien s'entendre. Il y en avait bien qui s'isolaient un peu, mais je n'avais pas le temps d'y faire attention, car j'étais trop préoccuper par ceux qui me faisaient la conversation. On me posa des questions: qu'est-ce que j'aimais. Je n'avais pas l'habitude qu'on me demande cela, je me sentis rougir et répondis doucement en baissant la tête:

- Les fleurs. J'aime beaucoup les fleurs.

Il s'avéra qu'il y avait un membre d'Esperanza qui avait été botaniste autrefois. La botaniste semblait ravie d'avoir trouver quelqu'un avec qui parler des plantes et finit par faire fuir les autres curieux en m'accaparant pour mon plus grand plaisir: j'aimais l'entendre me parler des plantes et des fleurs!